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1 mai 2014 4 01 /05 /mai /2014 23:19

Ce blog n'est plus alimenté depuis plusieurs années, mais vous pouvez retrouver mes nouvelles aventures indiennes ici. Je raconte sur cet autre blog un voyage qui devrait aboutir à un livre pour enfants sur l'Inde. Bonne lecture !

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3 juin 2011 5 03 /06 /juin /2011 08:49

Je consacre un nouveau blog à l'Indonésie, un pays dont je suis tombée amoureuse lors d'un voyage en mars-avril. 

C'est ici : péripleindonésien 

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31 décembre 2010 5 31 /12 /décembre /2010 16:59

gabrielleWittkopGabrielle Wittkop avait l’esprit d’aventure un rien snob. Un snobisme du bon goût, consistant à vouloir parcourir l’Asie dans les pas de Joseph Conrad et d’autres illustres voyageurs des temps passés, plutôt que dans le sillage des hordes de touristes qui déferlent sur Bali ou les plages de Thaïlande.

A travers la publication à titre posthume de ses Carnets d’Asie, les éditions Verticales nous offrent la chance d’embarquer pour l’Insulinde des années 1970 et 1980 avec cette iconoclaste, décédée en 2002.

Professant un dédain infini pour Bali et les autres enclaves à touristes, cette journaliste au Frankfurter Allgemeine Zeitung n’aime rien tant que se fourrer dans les recoins les plus dangereux et inaccessibles de cette immense région, qui en compte une infinité.

Ne se séparant jamais de son flacon de whisky, elle parcourt la jungle de Bornéo, faisant fi des sangsues, des mygales, des moustiques et autres accueillants insectes qui pullulent dans cet environnement, un des plus hostiles à l’homme qui soit sur terre.

Au grand dam des autorités thaïlandaises, elle explore laibanfrontière entre la Thaïlande et la Birmanie où se cachent les rebelles karen, avant d’aller crapahuter sur l’île indonésienne de Komodo, à une époque où les dangereux dragons -tueurs d’humains à leurs heures- ne sont pas encore devenus une attraction touristique.

Dans les salons des plus grands hôtels, au charme suranné, de Singapour ou de Bangkok, aussi à son aise que dans la jungle, elle tutoie les fantômes de gentlemen depuis longtemps disparus.

Partout, elle gagne le respect et la confiance de membres d’ethnies reculées et témoigne par ses écrits de leur mode de vie en voie de disparition. Ainsi chez les Iban chasseurs de têtes de Bornéo (photo, DR), vivant dans de longues maisons communautaires sur pilotis et dont les mythes tombent dans l’oubli à mesure qu’il devient plus important pour leur survie de gagner à leur cause l’agent du cadastre que les esprits de la forêt…

Usant et abusant des mots rares et des mots en langues locales, Gabrielle Wittkop court parfois le risque de brouiller la compréhension de son récit. Mais si elle semble plus soucieuse de revivre ses voyages par l’écriture que de les faire partager au plus grand nombre, elle emporte pourtant le lecteur dans un tourbillon de dépaysement très intense, qui sollicite tous les sens. Elle excelle à décrire les couchers de soleil sur l’Indonésie (« follement brossé par les cocotiers, le ciel qui, tout à l’heure encore, était gris et rose comme un ventre de souris, vire au soufre puis au rouge bordeaux ») et la moiteur de l’air, saturé d’humidité, qui lui donne l’impression qu’on lui presse en permanence une éponge trempée sur le visage.

Un livre qui prouve, si besoin était, que l’on peut être raffiné et aimer descendre en pirogue des rapides aux eaux fangeuses, être un(e) dandy et apprécier de quitter la tiédeur des salons pour bourlinguer dans la boue. Un livre à s’offrir, mais à ne surtout pas faire lire à sa mère ou à sa moitié avant un départ pour un voyage en solitaire en Asie du sud-est ! 

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23 septembre 2010 4 23 /09 /septembre /2010 16:35

P1010239J'avoue qu'au début, j'étais déçue. Où était passé le Houellebecq que je connaissais, celui qui écrit comme il crache, dont on peut dire "il n'a pas vraiment de style, mais il a quelque chose", faute de pouvoir définir le mélange de violence, de provocation et de désespoir qui constitue ce "quelque chose".  Je trouvais La carte et le territoire fade, le propos dillué, je ne comprenais pas pourquoi les critiques lui faisaient fête, lui promettaient le Goncourt.

Et puis, une fois la moitié du livre dépassée, oubliant mes attentes initiales, j'ai commencé à goûter cette description à l'ironie finalement féroce d'un monde folklorisé, où le tourisme est devenu l'Alpha et l'Omega de la vie et l'"art de vivre" un produit de consommation.  Où un jeune artiste crée, ne peut s'empêcher de créer encore et encore, mais ne parvient pas pour autant à donner sens au monde qui l'entoure, ni à mettre des mots sur ses oeuvres, des mots qui éclaireraient le désarroi d'être là, d'être au monde. Qui ne parvient pas non plus à trouver un mot pour dissuader son taiseux de père d'aller rencontrer sa propre mort dans un clinique suisse aseptisé pratiquant l'euthanasie de luxe.

Dans ce monde sans valeurs et sans dieu, même la dépression de Michel Houellebecq (le Michel-Houllebecq-personnage-du-livre, présenté dans une mise en abîme certes un peu narcissique mais qui réinvente aussi intelligemment l'autofiction) n'est pas une valeur sure. Elle fluctue au grès des pages, va et vient, s'atténue, laisse entrevoir un espoir, fait douter de la supériorité morale de la lucidité sur l'illusion.

A la page 145, j'ai retrouvé Houellebecq tel que je l'attendais. Le personnage-Houellebecq explique au jeune artiste, venu le voir chez lui, en Irlande, qu'"on mange tôt, vous savez, dans ce pays ; mais ce n'est jamais assez tôt pour moi. Ce que je préfère, maintenant, c'est la fin du mois de décembre ; la nuit tombe à quatre heures. Alors je peux me mettre en pyjama, prendre mes somnifères et aller au lit avec une bouteille de vin et un livre. C'est comme ça que je vis, depuis des années. Le soleil se lève à neuf heures ; bon, le temps de se laver, de prendre des cafés, il est à peu près midi, il me reste quatre heures de jours à tenir, le plus souvent j'y parviens sans trop de dégâts. Mais au printemps c'est insupportable, les couchers de soleil sont insupportables et magnifiques, c'est comme un espèce de putain d'opéra (...)".

Mais cette page est peut-être encore plus marquante parce ce qu'elle rompt pas sa brutalité avec la tonalité du reste du livre -une incursion en mode majeur dans un livre en mineur.

Au fil d'autres pages se dégage ainsi une douceur d'autant plus poignante qu'inattendue, au milieu des digressions "wikipédesques" et naturalistes dont on a déjà beaucoup parlé. Ainsi, ces phrases, à propos d'un couple qui n'a pas eu d'enfant mais vit avec un bichon, Michel : "Le chien est une sorte d'enfant définitif, plus docile et plus doux, un enfant qui se serait immobilisé à l'âge de raison, mais c'est de plus un enfant auquel on va survivre : accepter d'aimer un chien, c'est accepter d'aimer un être qui va, inéluctablement, vous être arraché, et cela, curieusement, ils n'en avaient jamais pris conscience avant la maladie de Michel".

Pour ses contrastes et pour sa profondeur, La carte et le territoire est sans doute, oui, un grand roman de la maturité.

 

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16 janvier 2008 3 16 /01 /janvier /2008 09:47

Optimisme versus pessimisme. C’est schématiquement l’impression que donnait le face à face de Nicolas referent-pachauri-full.jpgHulot et du prix Nobel de la Paix 2007, le Dr Rajendra K Pachauri, au cours de la conférence « Après Bali, quelles perspectives ? », le 15 janvier à Sciences Po.

 

Selon le Dr Pachauri, « verre est à moitié plein » après la conférence de Bali. Pour l’éminent expert en changement climatique, le niveau d’acceptation de la réalité du changement climatique et de la responsabilité de l’homme y était bien plus élevé qu’à Kyoto. Bali marquerait donc la fin de la politique de l’autruche.

 

La secrétaire d’Etat Nathalie Kosciusko-Morizet, également présente, a souligné que le protocole de Kyoto ne couvrait que 30% des émissions de gaz à effet de serre et que la conférence de Bali représentait donc un pas en avant, malgré l’absence d’objectifs chiffrés sur les émissions polluantes.

 

Beaucoup moins conciliant et enclin à la « pensée positive », Nicolas Hulot a cité Bossuet, selon lequel l’homme est une étrange créature qui se lamente sur les effets sans cesser de vénérer les causes ! Il a recueilli des applaudissements et quelques sifflés en accusant le capitalisme débridé du changements climatique et en considérant que le seuil moyen de ne pas franchir le seuil de l’irréversible (si tant est qu’on ne l’ait pas déjà franchi…) était de changer notre mode de vie. Il aimerait par exemple que les constructeurs soient contraints par la loi de limiter la vitesse maximale que peuvent atteindre les voitures, au lieu de construire toute leur communication sur la puissance des moteurs.

 

Le Dr Pachauri a profité de cette incursion dans le secteur automobile pour raconter, sur le mode de la plaisanterie, que Ratan Tata souhaitait donner son nom à la voiture la moins chère du mode qu’il vient de concevoir (100 000 roupies, ou 1 800 euros environ). Le prix Nobel de la Paix a bien sûr décliné cette offre, car le paradoxe aurait sans doute été dur à avaler pour les défenseurs de la lutte contre le réchauffement climatique !

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25 novembre 2007 7 25 /11 /novembre /2007 16:30

La naissance d'un nouveau magazine est toujours émouvante. 
Et ce même si cette naissance de Polka n'aurait jamais eu lieu si Sarkozy n'avait pas débarqué Alain Genestar de la direction de Paris-Match en 2006, pour cause de "une" cécilienesque...

Le premier numéro de Polka vient de sortir. Il offre, pour cinq euros, une belle variété de styles photographiques sur papier glacé : 
les portraits acidulés des stars des années yéyé par Jean-Marie Périer 
les paysages lunaires et baignés de désespoir industriel de Reza, photographiés au Turkménistan
les photos en noir et blanc d'une Inde hors d'âge de Sebastiao Salgado 
etc...
Toutes ces photos peuvent etre admirées grandeur nature dans la galerie l'Espace W, à Montmartre, dans de grands volumes propices à la promenade comme à la juxtaposition d'univers divers. 

Mon coup de coeur va aux photographies de Marc Riboud, qui présente en une vingtaine de clichés 50 ans de reportages en Chine. Cité interdite, pollution, montagnes millénaires, vieillards courbés, publicités triomphantes et ouvriers barbouillés de charbon y forment un tableau saisissant de l'empire du Milieu.        

Espace W
44 rue Lepic 75018 Paris
Tous les jours
de 10h30 à 20h00, jusqu'au 15 janvier

riboud.jpg

                                                           (Photo : Marc Riboud)

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4 septembre 2007 2 04 /09 /septembre /2007 09:34

Ce blog va être un peu négligé dans les semaines qui viennent , non parce que je renonce à ma deuxième identité de Pondibea mais simplement parce que je vais consacrer mon énergie à cet autre blog : namaskar
Ce nouveau blog suivra d'un bout à l'autre la grande marche de paysans sans terre qui aura lieu en Inde du 2 au 28 octobre. N'hésitez pas à y faire un petit tour !

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26 août 2007 7 26 /08 /août /2007 16:31

Visages ocres. Plateaux de bois dans les lèvres des femmes. Féeriques coiffes de fleurs et de lianes. Regards d’enfants.  L’exposition de photos de l’Allemand Hans Silvester, « les habits de la nature » laisse une trace durable sur les rétines et dans les esprits. Il a passé de nombreuses semaines avec les populations nomades de la vallée de l’Omo, en Ethiopie. Extrêmement esthétiques, ses photos subliment l’art de la parure de cette ethnie où l’élaboration de peintures corporelles et de coiffures végétales est un geste quotidien. Devant leur sophistication, on ne peut s’empêcher de penser au premier abord à une mise en scène du photographe, avant de comprendre qu’il a su au contraire saisir des fragments de vie.

Sans adopter une approche ethnographique, Silvester présente une culture qui court le risque d’être folklorisée à court terme, alors que les tours operator cherchent de nouveaux peuples nomades aux « coutumes préservées » pour remplacer les masaïs du Kenya, exploités depuis des années. 
affiche-metro.jpg
Galerie La Maison-près-Bastille, 12 rue Daval, Paris 11e.

Exposition jusqu’au 31 octobre, entrée libre. (Photo : DR)

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22 août 2007 3 22 /08 /août /2007 12:02

C’est une région de l’Inde où les villes –Darjeeling, Kalimpong- s’accrochent des ongles aux flancs de l’Himalaya ou glissent le long de ses pentes, selon les saisons. Une région à l’identité floue, entre Sikkim, Bhoutan, Népal et Inde ; entre attractivité touristique et isolement. 

kiran-desai.jpgSai, une orpheline élevée à la mode occidentale,  y vit avec son oncle dans une vaste maison décrépie, cernée par les brumes qui descendent de la montagne. Dans cette région où le travail est une denrée rare, les jeunes hommes rêvent d’Amérique. Tous envie Biju, le fils du cuisiner qui a obtenu le fabuleux visa pour l’Occident.

Kiran Desai a obtenu le Man Booker Prize pour ce roman sur l’identité, la désillusion de l’exil et les espoirs trahis de la mondialisation. Elle manie avec talent l’art délicat du va-et-vient entre New-York et Kalimpong. Un New York qui se limitera pour Biju aux arrières cuisines des restaurants de Harlem exploitant les sans-papiers et aux trottoirs peuplés de SDF alcooliques. Un Kalimpong où se lève une rébellion indépendantiste qui vient troublée la vie bien rangée de Sai, de son oncle et du cuisinier.

Autour d’eux évolue  une kyrielle de personnages secondaires tous plus ou moins excentriques mais dont Kiran Desai décrit les états d’âme avec une finesse psychologique souvent bouleversante. Son style est poétique sans être ampoulé et sans jamais perdre le fil de la narration. Ayant elle-même connu le déracinement, entre Inde, Etats-Unis et Royaume-Uni, la jeune femme rend palpable la détresse de ne plus être chez soi nulle part.

Une détresse universelle qui  se cristallise finalement dans la douleur d’un homme qui perd son chien. On pense alors au dénouement de L’insoutenable légèreté de l’être de Kundera, marqué par la mort inacceptable du chien Karénine. Mais on pense surtout à ne pas oublier le nom de cette romancière indienne qui parle si bien du monde d’aujourd’hui et de ses déchirures.

La perte en héritage de Kiran Desai (2007, Les Deux Terres), 22 euros.  

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12 août 2007 7 12 /08 /août /2007 20:23

Alexandre Dumas père n’avait ni le goût de l’ascèse, ni celui de l’épure. Sa résidence de Marly le Roi, surnommé « le château de Monte Cristo », en est la preuve vivante. Un pavillon néo-gothique en pierre rose où sont gravés les noms des œuvres de l’écrivain fait fasse à un châtelet néo-renaissance. Ouverte aux visiteurs, la résidence permet de se plonger dans l’univers de ce personnage truculent, qui semble avoir vécu plusieurs vies en une seule. 
dumas.jpg

 

S’il ne reste rien du mobilier de l’écrivain, dispersé par les créanciers, le salon mauresque du premier étage, aux murs en stuc et aux magnifiques mosaïques, a été entièrement reconstitué. Au fil des autres pièces, on (re)découvre les facettes du père de d’Artagnan et Milady : écrivain voyageur, il rapporta de nombreux récits des ses pérégrinations en Russie, en Géorgie ou en Afrique du Nord ; passionné de gastronomie, il était prêt à léguer ses livres de cuisine plutôt que ses romans à la postérité ; hôte aux poches percées, il concoctait des menus de son cru pour ses invités et inventait des recettes à base d’éléphant ou de kangourou ; ami et admirateur de Garibaldi, il livra des chemises rouges et des armes au père de l’Italie ; journaliste, fondateur de journaux, et feuilletoniste, il se battit pour faire reconnaître les droits d’auteurs des écrivains.

Si les collections du musée ne sont pas très riches, (elles se composent en grande partie de gravures d’époque et de bustes de l’écrivain aux lèvres charnues) la richesse de ce personnage romantique, tourbillonnant et aux talent démultipliés par l’aide de ses « nègres », est une garantie absolue contre l’ennui du visiteur.  

Exposition "Garibaldi, mon ami", jusqu'au 1er novembre. Collections permanentes à voir tous les jours, sauf le lundi.

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